Shadow work - Introspection sur nos zones d'ombre pour redevenir pleinement soi

Le travail sur l’ombre, popularisé par Carl Jung, consiste à explorer et intégrer les aspects inconscients ou refoulés de soi-même, souvent perçus comme "négatifs" ou "inacceptables". Ces "ombres" incluent des peurs, des traumatismes, des désirs, ou des comportements que l'on rejette, mais qui continuent d’exister en arrière-plan, influençant nos pensées, nos réactions et nos actions.

Le travail sur l’ombre est relié au principe de polarité et repose sur une dynamique de dualité et d’intégration des opposés :

Reconnaitre nos dualités internes :

Le shadow work implique d’accepter que chacun de nous possède une part de lumière et une part d’ombre.

Cette polarité nous rappelle que ces opposés (ex. bien/mal, lumière/ombre) ne sont pas à rejeter, mais à équilibrer.

Unir les contraires en soi :

Dans le shadow work, l’ombre n’est pas une "ennemie" à combattre, mais une part de soi à comprendre et intégrer.

La polarité enseigne que les forces opposées (masculin/féminin, actif/passif) créent une unité lorsqu’elles coopèrent.

Équilibre intérieur :

Le shadow work vise à neutraliser les conflits internes (culpabilité, peurs refoulées) pour atteindre un équilibre psychologique.

De même, dans la polarité, l’harmonie se trouve dans l'équilibre des extrêmes plutôt que dans la domination d’un pôle sur l’autre.

Si nous rejetons un aspect "passif" ou "émotif" de notre personnalité (considéré comme féminin dans certaines conceptions), le shadow work nous invite à l’accepter et l'intégrer pour retrouver un équilibre avec notre part active ou rationnelle (masculin). Il s'agit bien d'équilibrer la lumière et l'ombre en soi pour atteindre une version unifiée et alignée de soi-même. L’ombre, une fois acceptée, devient une force positive au service de soi : la colère refoulée (ombre) peut se transformer en force d’affirmation de soi (équilibre), la peur en courage, la tristesse en résilience et puissance de coeur et compassion.

6 exemples de pratique pour identifier nos ombres:

Identifier ses ombres dans le shadow work nécessite une introspection profonde et honnête. Les "ombres" sont des aspects inconscients de nous-même que nous avons refoulés ou rejetés parce qu'ils ne correspondaient pas à l'image idéale souhaitée ou étaient jugés inacceptables par notre entourage ou la société. Voici des pistes concrètes pour les identifier :

1. Observer nos déclencheurs émotionnels

Les déclencheurs sont des situations, comportements ou paroles des autres qui provoquent une réaction émotionnelle intense, souvent disproportionnée (colère, tristesse, jalousie, honte, etc.).

Exemple : Si quelqu’un réussit et que vous ressentez une profonde jalousie, cela peut révéler une ombre liée à un sentiment d’infériorité, de moindre valeur ou à un désir refoulé d’ambition.

Puis se poser les questions suivantes :

Pourquoi cette situation me dérange-t-elle autant ?

Quelle peur, croyance cachée et besoin cela révèle-t-il ?

2. Identifier les traits que nous critiquons chez les autres

Les traits ou comportements que nous jugeons ou méprisons chez les autres sont souvent des reflets de nos propres ombres projetées à l'extérieur. Ces aspects en soi ne sont pas acceptés.

Exemple : Si nous jugeons une personne arrogante, il est possible que nous refoulions une part de soi qui aspire à être confiant(e) ou bien que nous craignons d’être perçu(e) comme prétentieux(se). Si nous critiquons une personne légère et insouciante, peut-être aspirons nous à cette légereté sans nous l'autoriser ou bien redoutons nous d'être jugé(e) stupide, irréfléchi(e) ou non fiable.

Puis se poser les questions suivantes :

Pourquoi suis-je autant agacé(e) par cette personne ?

Cela me renvoie-t-il à un aspect de moi que je rejette ou que je ne reconnais pas ?

3. Analyser nos comportements répétitifs et auto-sabotages

Les ombres se manifestent souvent dans des schémas répétitifs ou des comportements d’auto-sabotage que nous ne comprenons pas complètement.

Exemple : Procrastiner régulièrement pourrait révéler une peur de l’échec (ou même du succès), ou un sentiment d’indignité  lié à une ombre.

Puis se poser les questions suivantes :

Quelles sont les croyances sous-jacentes derrière ce comportement ?

Que suis-je en train d’éviter ou de fuir ?

4. Explorer nos complexes et insécurités

Les complexes (sentiment d'infériorité, d'incompétence, etc.) cachent souvent des parties de nous-même que nous n’acceptons pas. Ces sentiments d'inadéquation peuvent être des portes vers nos ombres.

Exemple : Si nous nous sentons souvent "pas assez bien", cela pourrait révéler une ombre liée à une blessure d’enfance ou un besoin de validation refoulé.

Puis se poser les questions suivantes :

Quels aspects de moi-même ai-je peur de montrer aux autres ?

D’où vient ce sentiment d’insécurité ?

5. Reconnaître nos fantasmes ou désirs cachés

Les désirs ou fantasmes qui vous semblent "interdits" ou honteux peuvent aussi révéler des ombres. Ce sont des parties de soi refoulées qui continuent de chercher à s’exprimer.

Exemple : Ressentir une attirance pour quelque chose que l'on considére "immoral" ou "déloyal", ou "inaccessible" ce qui peut indiquer une énergie ou un aspect refoulé non exploré.

Puis se poser la question suivante :

Qu’est-ce que je désire secrètement mais que je n’ose pas assumer ?

6. Explorer nos peurs profondes

Nos peurs irrationnelles ou récurrentes sont souvent reliées à des ombres non explorées. Elles peuvent indiquer des blessures non guéries (abandon, rejet, trahison, injustice, humiliation) ou des croyances limitantes profondément ancrées.

Exemple : Une peur de l’abandon pourrait révéler une blessure d’enfance et une ombre liée à un besoin d’amour inconditionnel non reconnu.

Puis se poser les questions suivantes :

Qu’est-ce que j’évite à tout prix dans ma vie ?

Pourquoi cela me fait-il autant peur ?

Ces exercices peuvent se pratiquer seul, ou accompagné avec des pratiques thérapeutiques favorisant la transformation telles que l'échange thérapeutique, l'EFT, l'Hypnose.